Ce ministre français de la fin du XVIIIe siècle,
07 - Talleyrand
homme politique français
(Charles Maurice de Talleyrand-Périgord, 1754-1838)
« Je promets de bannir ce vice affreux [le tabac], le jour où on m'indiquera une seule vertu capable de faire rentrer, chaque année, cent vingt millions dans les caisses de l'État. »
Considérons un autre point de vue au chapitre : Comment arrêter de fumer : Le Conditionnement : L'État.
Une autre chronique à découvrir à la page : Images tabagiques : Vauquelin : La petite histoire du tabagisme ou de ses thuriféraires.
On trouvera aussi un dessin de la Nicotiana tabacum à la page : Images tabagiques : La Nicotiana tabacum, suivi d'un petit traité sur sa botanique.
LE ROMAN NOIR DU TABAGISME
ou de ses détracteurs
Vers la fin du XVIe siècle, le tabac fait son entrée en Europe.
Dès cette époque également sont apparus ses premiers détracteurs, qui ne donnaient pas dans la dentelle...
En 1618, le roi Jacques 1er d'Angleterre − James I − fit décapiter Sir Walter Raleigh1 à qui il reprochait, entre autres, d'avoir importé en Grande-Bretagne du tabac de Virginie !
(Déguster sa consultation médicale au feuillet : Citations illustres : Jacques 1er d'Angleterre.)
D'autres martyrs du tabac ont suivis :
En Perse, le shah Abbas, se référant au Coran, fait trancher le nez aux priseurs et couper les lèvres aux fumeurs.
En Turquie, le sultan Amurat IV offre le choix entre la pendaison la pipe entre les dents ou le bûcher de feuilles de tabac.
En Russie, poussé par l'Église orthodoxe, Michel Fédorovich menace les fumeurs de soixante coups de bâton sous la plante des pieds, de fouet, d'exécution ou autre amputation...
(Remarquer son avis très tranchant au feuillet : Citations illustres : Michel Romanov.
En France par contre Richelieu, en 1621, Colbert, en 1674, puis Necker, tous trois hommes politiques partageant l'opinion de Talleyrand, y virent d'emblée une source de revenu fiscal intéressante. En 1888 l'État encaissa grâce au tabac plus de 368 millions de francs. Peu de temps auparavant naissait cependant, en 1868, l'Association française contre l'abus de tabac. Cette situation ambiguë continue encore aujourd'hui d'opposer ministère des Finances et ministère de la Sa
(Consulter sur ce propos le chapitre : Comment arrêter de fumer : Les mauvaises excuses : « Si c'est si dangereux de fumer, pourquoi n'est-ce pas interdit ? »
En 1990 l'État encaissa plus de 30 milliards de francs, mais dans le même temps, les années 1970 virent naître un réel intérêt mondial − sous la férule de l'Organisation mondiale de la santé, lors des XXIIIe et XXIVe Assemblées mondiales de la Santé (1970-1971) − pour des restrictions légales de l'usage du tabac.
La Norvège avait donné l'exemple dès 1899, en interdisant la vente du tabac aux personnes de moins de 15 ans.
Mais c'est en 1962 que l'Italie interdit toute publicité pour le tabac.
En 1963 la Bulgarie interdit la vente des cigarettes aux enfants de moins de 16 ans.
En 1964 l'USA lançait sa première campagne anti-tabac.
En 1967 l'Angleterre fit de même.
Au total en 1972 plus de 30 pays avaient promulgué des lois restrictives sur la publicité des cigarettes.
Néanmoins ce sont les pays en voie de développement qui font les frais de ces réglementations des pays industriels. Le conglomérat du tabac a en effet reporté ses efforts publicitaires et de vente sur ces pays qui connaissent de ce fait une croissance continue de la consommation des cigarettes. Et notre ex-Seita française n'est pas en reste sur ce point dans ses exportations vers l'Afrique.
Car en France c'est le 2 avril 1976 que la ministre de la Santé Simone Veil, avec son projet de loi présenté à l'Assemblée nationale, fait entrer son pays pour la première fois dans la « lutte contre le tabagisme ». Cette loi, dite loi Veil, qui vise à limiter la publicité pour le tabac, sera adoptée et promulguée le 9 juillet 1976, et complétée du décret du 12 septembre 1977, relatif à l'interdiction du tabac dans les locaux à usage collectif.
Dans les pays développés l'image du tabac ne cesse donc de reculer.
En 1986, Fidel Castro lui-même a renoncé à fumer le cigare...
En 1988, l'Organisation mondiale de la santé lance « une journée mondiale sans tabac » qui sera renouvelée d'année en année sur un thème chaque fois différent.
Nous terminerons cette revue des avanies du tabagisme avec la France.
Dans le domaine de la lutte contre le tabagisme les lacunes de la loi Veil avaient rapidement permis le contournement de la loi, en particulier en matière de publicité sur le tabac, qui s'est poursuivie de façon indirecte par les produits dérivés (allumettes, briquets, etc.) Il fallait une nouvelle loi pour y remédier. C'est ce que fit la loi Évin, du nom de son promoteur Claude Évin, alors ministre des Affaires sociales, qui fut votée le 10 janvier 1991.
Des extraits sont consultables à l'article : Dangers du tabac : Le tabac et la loi : Le tabac et la loi française.
D'autres pays francophones ont su également ériger des barrières législatives contre la tabagie. Quelques-uns sont évoqués dans l'article : Dangers du tabac : Le tabac et la loi.
D'après Le Tabagisme2, de Jean-François Lemaire.
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