08.II
Contrer les effets du manque
Ils ne méritent pas leur réputation.
S'il entraîne quelques troubles − nervosité surtout − le sevrage brusque des grands fumeurs est loin de provoquer le vrai syndrome d'abstinence : delirium tremens de l'alcoolique, syncope du morphinomane.
Voici tout de même comment aborder ces éventuels dérangements passagers, qui affectent davantage les femmes que les hommes.
Diminuer les effets du manque voire, les faire disparaître, permet de pallier l'objection la plus honnête à l'arrêt tabagique (celle que l'on retrouve en tête du chapitre : Comment arrêter de fumer : Les mauvaises excuses : « Le tabac me manque, je ressens le besoin de fumer »).
Et de toute évidence le manque peut se manifester dès le premier jour d'arrêt tabagique. (Un bref rappel sera donc fait au chapitre : Comment arrêter de fumer : Le jour J : Le manque.)
Exam-quiz : quels sont les mots les plus cités dans cette page ?
Le besoin de fumer
On accélérera le processus d'élimination de la nicotine en buvant beaucoup, en faisant du sport, en prenant des bains chauds, en buvant des jus de citron, en mangeant peu et en évitant les viandes rouges et le sel. (Ces idées sont déployées au chapitre : Comment arrêter de fumer : L'élimination de la nicotine).
Fortement affaiblies après trois jours les envies subsistent irrégulièrement après quelques semaines. Mais le troisième jour est souvent le plus dur à passer.
La sensation de vide
Purement psychologique ce sentiment réclame d'être patient ou de s'occuper au maximum de son temps pour avoir l'esprit occupé par ailleurs.
Il peut être intéressant de profiter de l'occasion pour aborder un nouvel hobby.
(On dénichera moult idées au chapitre : Comment arrêter de fumer : Une hygiène de vie saine : Se dorloter.)
Les vertiges et autres facéties cérébrales
En cas de vertiges il faut s'asseoir ou s'allonger.
L'exercice fait du bien à la circulation sanguine, donc aux facultés de concentration.
Les produits laitiers (grâce au calcium) et certaines tisanes (tilleul, valériane, marjolaine) ou encore le houblon parviennent à modérer la fébrilité et les insomnies.
Concernant les migraines et les maux de tête, les tisanes à la marjolaine, à la valériane, à la véronique ou à la verveine (toujours sans sucre) ont des vertus éprouvées.
L'irritabilité et la colère
Les vitamines B sont essentielles pour maîtriser la nervosité, fréquente au cours de la désintoxication tabagique.
On trouve des vitamines B dans : le poisson, les coquillages, les œufs, le lait, le pain complet, les céréales complètes, le germe de blé, le blé germé, les graines germées, la levure de bière.
En cas de grande nervosité, s'épuiser dans le sport : il sert à cela... (D'autres suggestions pour dissiper le stress sont prodiguées au chapitre : Comment arrêter de fumer : Se déstresser.)
Les plantes infusées facilitent aussi l'apaisement, telle la passiflore, « une des meilleurs plantes calmantes1 », ou encore la valériane, la marjolaine, le tilleul, la camomille, l'aubépine, le houblon, les bourgeons de pin et de sapins.
L'angoisse
Inquiétants mais inoffensifs ces symptômes seront pondérés par les produits laitiers : le calcium aide l'organisme à se calmer. Ce sont le lait, le yaourt, les fromages blancs.
Les fruits tels que l'orange, le citron ou le pamplemousse sont aussi indiqués.
La marjolaine, la valériane ou la verveine, bues en tisanes, sont salutaires pour les crampes d'estomac.
(M. D., un lecteur de Tobacostop, se pose des questions sur ses angoisses. Son témoignage se parcourt au cahier : Témoignages et commentaires de nos lecteurs : M. D.)
La faim
Du moment que l'on ne mange ni sucre ou sucreries (tel qu'il a été vu au chapitre : Comment arrêter de fumer : L'alimentation : Petite histoire du sucre) ni graisse, huile ou beurre, manger est résolument bon pour la santé ! C'est un coup à prendre... Si de plus le sport est pratiqué régulièrement, il y a peu de risque de grossir.
La fatigue et le manque d'énergie
Bien dormir et se vitaminer avec des fruits − sauf dans les sept heures qui précèdent le coucher, faute de quoi le sommeil pourrait s'en trouver perturbé.
La constipation
On peut l'atténuer avec une alimentation riche en fibres − fruits et légumes − des crudités, des boissons chaudes et, ultime recours, des prunes ou un jus de prunes.
Mais aussi : n'utiliser les laxatifs qu'occasionnellement, prendre son temps aux WC et savoir qu'à cet égard marches et accroupissements constituent de bons exercices.
La toux
Pour faciliter le nettoyage des bronches, prendre de la véronique en tisane (sans sucre...) est de quelque effet, qui appuie l'expulsion des déchets du tabac accumulés dans les bronches.
Les crampes et les douleurs musculaires
Les démangeaisons musculaires disparaîtront vite, surtout avec quelques exercices et la reprise d'un sport régulier.
Les crises urinaires
Encore que la vasopressine puisse être employée en nébulisation nasale sur avis médical, ce recours n'est à envisager que dans les cas extrêmes ou délicats.
Les plaies aux lèvres, la peau malodorante
Peu de choses à faire si ce n'est de se dire que ce sont les signes d'un corps qui s'assainit de l'intérieur.
L'odorat apportera aussi, rassurons-nous, une brassée de nouvelles bonnes odeurs.
L'ouïe aiguisée
Avoir une meilleure oreille n'est pas non plus en soi un inconvénient. En cas d'excès de bruit c'est l'environnement sonore qu'il convient d'incriminer.
Les rêves de fumerie
C'est encore les plus inoffensives des cigarettes que nous puissions jamais fumer...
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