06-I
Les mauvaises tactiques
Parmi les éléments qui disposent le fumeur à conserver habitude, il y a les mauvaises façons que voici de s'y prendre pour arrêter.
Quiz nº 727 : avec un patch, vos chances d'arrêter de fumer sont de :
▶ 16 % ?
▶ 36 % ?
▶ 56 % ?
▶ 76 % ?
▶ 96 % ?
▶ 106 % ?
Exploiter sa force de volonté
Ne pas tenter d'aplanir la difficulté d'arrêter (en influant sur ses propres désirs : désir de fumer et désir de ne plus fumer) c'est avoir recours à la seule force de la volonté.
Auquel cas même si l'on a une forte dose de confiance en soi on ne peut ignorer que :
certains éléments intervenant dans les envies de fumer ne seront ni résorbés, ni même amoindris (conditionnement, alimentation, stress, mauvaises excuses...) ;
la force des motivations est déterminante dans toute activité humaine − les motivations pour arrêter également ;
certes on pourra mettre fin au tabac, mais en encourant le risque d'être véritablement obsédé par la cigarette et de ressentir un sentiment pénible de sacrifice, inducteur d'échec.
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Se motiver avec la santé
Les exemples ne sont pas rares de fumeurs malades ou même amputés d'une jambe... et qui continuent de fumer ! (Observons par exemple l'image véridique de cette fumeuse invétérée à la page : Images tabagique : L'amputée.) En fait l'expérience montre que la majorité des fumeurs abandonne le tabac pour des raisons plus intimes encore que la santé.
Force est donc de ne pas considérer que sa condition physique déficiente pour aviver son envie d'arrêter...
(Conrad P. du Québec, un de nos sympathiques lecteurs qui nous livre au fil des mois un récit épique, est malheureusement tombé dans le piège, mais à moitié seulement, car il a su s'arrêter, ce qu'il nous narre au cahier : Témoignages et commentaires de nos lecteurs : Conrad P.)
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Être contraint d'arrêter
La plupart des fumeurs souhaiterait − si c'était possible − qu'on arrête à leur place, tout au moins qu'on les astreigne d'une façon ou d'une autre à abandonner leur étui à cigarettes. Mine de rien bon nombre d'entre eux attendent sans se l'avouer qu'une maladie grave se manifeste...
Seulement, quand le renoncement ne vient pas du fumeur lui-même il est rarement consistant et durable. Même quand elle est réclamée par le fumeur la contrainte est souvent de peu d'efficacité : cela est dû au manque de détermination qui empêche de poursuivre soi-même l'effort engagé malgré soi.
(Sur l'importance d'être engagé dans un acte, considérer les résultats des études entreprises par les travaux anglo-saxons, révélés au chapitre : Comment arrêter de fumer : Le conditionnement : Une loi méconnue.)
Peu de motivation, peu d'engagement, peu de succès.
C'est une des raisons pour lesquelles il n'est pas forcément pertinent de se fixer une date pour arrêter de fumer, ainsi qu'il est considéré plus bas dans la page au paragraphe : « Fixer une date ».
Et la même analyse vaut pour les substituts, examinés ensuite dans cette même page au paragraphe : « Faire usage des substituts ».
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Diminuer les doses
L'idée vient à l'esprit de tout fumeur de fumer de moins en moins. Mais voici ce qui se passe :
on est toujours aussi dépendant de la nicotine ;
par le manque de tabac, le stress est augmenté et l'envie de fumer pour se déstresser s'accroît d'autant ;
en conséquence on renforce le plaisir de se soulager du manque ;
conclusion : moins de nicotine et goudrons, autant de dépendance, bien plus de plaisir à fumer, encore moins d'envie d'arrêter...
(Kelly, une de nos admiratrices de Guadeloupe, a d'ailleurs tout compris et témoigne au cahier : Témoignages et commentaires de nos lecteurs : Kelly.)
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Fixer une date
Une date ressemble à un ultimatum, donc à une contrainte. Or nous avons vu plus haut dans cette même page au paragraphe « Être contraint d'arrêter » que les contraintes ne sont pas très efficaces pour arrêter durablement.
De plus l'idée de devoir arrêter à une date précise stresse et panique énormément : on fume à fond pour profiter des dernières cigarettes et, partant, on se drogue à fond, ce qui ne facilite pas l'arrêt.
Par ailleurs le stress des derniers jours soulève des doutes sur le bien-fondé de l'arrêt : les mauvaises excuses de tout poil resurgissent et émoussent ou occultent les motivations d'arrêter.
(Observons la panoplie des faux alibis au chapitre : Comment arrêter de fumer : Les mauvaises excuses.)
Enfin dernière raison en défaveur d'un arrêt à une date précise : il y a contradiction entre la désignation d'une date pour arrêter (posée à l'avance) et le choix d'arrêter par le truchement d'une forte motivation (dont on ne sait à l'avance quand elle se manisfestera).
Pour profiter au maximum des envies d'arrêter il est donc souhaitable de ne pas fixer de date mais de profiter plutôt d'une période de solide détermination.
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Mauvaise tactique N° 6.5
S'en remettre à la fin de la lecture du site Tobacostop
Croire que la fin de la lecture du site Tobacostop correspond au moment où il faudra pour de bon renoncer à fumer revient à considérer la fin de la lecture comme un ultimatum. Nombreux sont ceux qui dans un tel cas lisent avec réticence, peu pressés d'arriver à la dernière page, s'ils y parviennent jamais. C'est la peur du moment fatal, pour lequel on ne se sent pas encore prêt, autant que de l'échec.
Que le lecteur se rassure : une telle fin ne l'attend pas dans notre ouvrage.
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Faire usage des substituts
Ce sont les chewing-gums, bonbons, pilules, sucreries, pâtes dentifrice − avec ou sans nicotine − les injections, les filtres à nicotine, cigarettes aux herbes et autres électrochocs et fils dans l'oreille... Selon une étude comparative du Dr Rechtman1 sur les traitements antitabac, ceux-ci n'ont pas plus d'effet qu'un faux médicament (placebo) !
(La question des subtituts avait été effleurée au chapitre : Comment arrêter de fumer : Introduction, une méthode 3 en 1 : Connaître les 10 coupables.)
Et le problème est toujours le même : vouloir cette fois-ci que quelque chose fasse le travail à sa place.
L'aspect du manque d'engagement personnel est abordé plus haut dans la page au paragraphe « Être contraint d'arrêter ».
Mais il n'existe pas de remède miraculeux, malheureusement.
« Le patch, très répandu, n’obtient que de 16 % de réussite selon les études2. »
Sans une forte motivation et sans suivre les propositions de Tobacostop les chances de réussite resteront donc limitées.
Sans compter qu'il y a le danger que le substitut n'évoque sans cesse les envies de fumer ou même qu'il ne devienne aussi indispensable que le tabac lui-même : c'est alors la substitution totale, ce qui n'est pas le but recherché.
(Olivier G., un lecteur de Tobacostop, nous narre sa méthode de substitution personnelle et originale, que nous vous invitons à aller voir par pure curiosité au cahier : Témoignages et commentaires de nos lecteurs : Olivier G.)
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Escompter une fin définitive
Une dernière erreur à éviter, lorsque l'on a commencé à se détacher des cigarettes, c'est d'attendre que l'on se soit transformé en non-fumeur. Il est illusoire de croire que l'on peut redevenir totalement un non-fumeur : une seule cigarette et c'est toujours la rechute !
Attendre c'est repenser au tabac, s'impatienter, se stresser, se décourager...
Il faut garder à l'esprit que les tentations pourront toujours surgir à l'improviste, à n'importe quel moment de sa vie (mais être tenté ne signifie pas succomber pour autant).
(Le pourquoi du comment est explicité à l'article : Dangers du tabac : Les composants de la fumée de cigarette : La nicotine (C10 H14 N2.)
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1 Docteur Catherine Rechtman, étude mentionnée dans L'Express, numéro du 21 au 27 juillet 1979.
2 L'Obs : Accueil / Rue89 / Rue89-tabac / On vous ment, vous arriverez à arrêter de fumer seul, 10 novembre 2016. www.nouvelobs.com